L’esclave mourant de Michel-Ange YAZID OULAB

Le dessins à la perceuse • Les outils de la création

"Quel objet, dans les outils des l’ouvrier et du dessinateur, peut rassembler et son action et sa sonorité ? L’idée de la perceuse s’est alors offerte à moi avec évidence : dans son mouvement rotatif, elle perce et érode le papier, laissant autant d’impacts que ceux habitant ma mémoire. Cette technique m’intéresse car elle est aussi d’une certaine manière métaphore du derviche tourneur, qui, dans son tourbillon enchanteur, se confond avec les sons des coups de marteaux sur l’enclume. Dans sa ronde, il se mêle à la cacophonie du monde, absorbant les bruits dans sa tenue au blanc immaculé. Sa silhouette en mouvement dessine le détour d’une cloche. Cette dernière, appelle les fidèles et nous remémore que les mystiques musulmans sont aussi christiques. Les électrons dansant, laissées là sur le papier se devaient d’enfermer un axe porteur de toutes ces histoires. Ainsi apparaît l’image du Christ dans mes dessins, premier derviche tourneur et noyau cosmique. La myriade d’électrons accompagne son ascension qui s’unit dans sa ronde au cosmos."