Pantomime horse Kong Shengqi
- Dimensions : 16 × 87 × 18 cm
- Année : 2022
- Matériaux : Pommier
- Signature : Signé à la main
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ŒUVRE
La nouvelle œuvre de Kong Shengqi, Pantomime Horse, marque une nouvelle étape dans le travail de l’artiste. Le bois qu’elle utilise pour cette sculpture réalisée dans le cadre de l’exposition « Parade » lui évoque dans un premier temps la patte, puissante et massive d’un cheval percheron. Plus que la figure de l’animal, c’est son essence qu’elle veut capter. À partir de cette première impression, elle va alors concevoir toute une histoire qu’elle va faire émerger de la matière. Sur cette patte couchée apparait alors un double visage. Porté vers l’extérieur se dessinent les traits d’un être doux et lunaire, une véritable présence prête à prendre vie devant nous. À sa droite son pendant inversé et creusé semble au contraire s’enfoncer dans la matière du bois, comme s’il était en train de s’effacer ou n’était qu’une fugace apparition d’une entité d’un autre monde.
En réalité cette apparition/disparition de la figure humaine est une référence au comédien qui, caché sous un voile ou derrière un décor, donne vie au cheval. Car Pantomime Horse c’est l’histoire d’un spectacle en train de se jouer sous nos yeux. Mais où se trouve alors la réalité ? est-ce vraiment le comédien qui contrôle l’animal telle une marionnette grâce à la tige de cuivre qu’on voit émerger du bois ? Ou au contraire, s’agit-il de l’esprit de la bête qui est venu s’incarner brièvement sous les traits d’un homme avant de retourner à son état initial comme pourrait le suggérer le visage de gauche ?
En pleine réflexion philosophique sur son existence et sa présence au monde la créature mi-homme/mi-cheval n’a pas vu le serpent venu se glisser en son centre. Sa morsure, peut-être fatale, vient alors redistribuer toutes les cartes. Dans le monde réel ou dans celui des esprits il annonce la tragédie, ou la fin d’un rêve.
Le rideau se baisse.
Le spectacle s’achève.
Et la créature s’est désormais réfugiée dans nos souvenirs.
ARTISTE
Jeune artiste Chinoise née à Pékin en 1989, Kong Shengqi a choisi de s’installer en France à partir de 2015 après avoir suivi des études d’architecture en Chine. Elle suit dans un premier temps un second cycle « option design d'espace » à l’Institut supérieur des arts de Toulouse avant d’entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où elle obtient un DNSAP avec les félicitations du jury en 2018 et fera partie du jury d'admissions École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris l’année suivante. Elle est également lauréate du projet Beaux-Arts de Paris x Altarea en 2020 et du Projet Beaux-Arts de Paris x Moët Hennessy et du Prix Gide - Beaux-Arts de Paris en 2021. Elle vit et travaille aujourd’hui à Paris.
Les œuvres de Kong Shengqi, taillées dans du bois, tendre et clair, font émerger de la matière des créatures fantastiques et organiques, aux visages ronds et aux traits naïfs, parfois presque enfantins et parfois terrifiants.
Son amour évident pour la matière qu’est le bois et sa manière de le sculpter évoque particulièrement les arts des natifs du Nords de l’Amérique, que l’on peut trouver en Alaska où sur les terres Inuits du Canada.
Dans le reportage « projet » consacré à sa dernière exposition, Margaux Brugvinprécise que ses sculptures« sont pensées pour être utilisées dans des formes de rituels inventés. On regarde à travers la cavité d’un visage hurlant pour découvrir les fentes de deux yeux de l’autre côté de la sculpture. » Pour cette dernièreles sculptures de Kong Shengqi évoquent des objets sacrés, des divinités humaines ou animales sur lesquelles le visiteur est libre de projeter ses propres références et interprétations et qui viennent explorer« ses fascinations et ses terreurs d’enfants, le mystère de ce qui se passe à l’intérieur des corps, À l’intérieur de chaque être vivant, les forces biologiques ou mystiques qui régissent chaque entité qui composent notre monde et dont on ne comprend que si peu de choses. »